Je ne suis pas née dans une famille chrétienne, chez nous, ce n'était pas Dieu que l'on proclamait en levant le poing mais "camarades"!
J'ai grandi avec cette idéologie où la lutte pour les travailleurs semblait jamais cesser. La fête de l'huma, les réunions de "cellules" où je m'endormais parfois sur mes cahiers d'école, la distribution du journal le dimanche chez les "sympathisants" rythmaient ma vie d'enfant.
Je pense que l'après guerre avait rassemblée dans cette utopie pas mal d'hommes et de femmes dans un pays dévasté où tout était à reconstruire...
J'aimais entendre la passion de certains, la fougue de leurs discours parfois, rêvant d'un monde où tout serait juste, équitable. Ils se battaient avec conviction, pour la plupart, pour ne plus vivre l'horreur qui avait volé leur jeunesse... tels que des papillons privés d'ailes.
Pourtant, au-delà de ces "passions" compréhensibles, j'ai senti très vite que ce monde, tel qu'un décor de cinéma n'était que la vitrine d'une planète qui se mourrait et qu'il existait une autre réalité que je percevais déjà comme au travers d'un brouillard où perçait un rayon de lumière.
Je me posais déjà beaucoup de questions, beaucoup trop parait-il.
Il suffisait que je lève mes regards sur un ciel illuminé d'étoiles une nuit d'été, pour me sentir comme happée dans une immensité infinie, insondable, d'une beauté extraordinaire, presque vertigineuse !
C'est comme ça que j'ai commencé à Lui parler.
On l'appelait Dieu, le Père, le Créateur, Seigneur... tant de noms pour un Être invisible que je ne connaissais pas ! Pas encore.
Et pourtant, IL se manifestait à travers la Vie qui palpitait sous toutes ses formes et ses couleurs sous mes regards de petite fille extasiée...et assoiffée de curiosité.
Les années ont passé et comme toutes les jeunes filles, la valse de la jeunesse aidant, je me suis laissée distraire par les séductions du monde. Pourtant, j'avoue que je n'ai que très rarement appréciée les distractions de mon époque. La lecture était une de mes passions, le cinéma aussi.
Et puis, alors que je bâtissais une toute nouvelle vie, mon univers s'est écroulé, comme ça, sans crier gare, brusquement.
J'ai tout perdu.
Et là, j'ai crié à Celui qui avait tant de noms, que je connaissais si peu et qui toutefois interpellait mon cœur d'une étrange façon.
Ce fut mon premier miracle.
Il m'a sorti de cette détresse avec tant d'amour, de délicatesse et de force aussi. Ma vie n'a plus jamais été la même.
Brusquement, j'avais soif de Le connaître vraiment à présent, le connaître et l'aimer.
Tout m'enthousiasmait, la science, l'histoire, l'astronomie...car à travers cette abondance de connaissances, j'avais l'impression d'effleurer l'Amour de ce Dieu unique.
Mais ce fut la Bible, ce livre hors du commun, hors du temps aussi, qui avait traversé les époques, les frontières, les empires passés qui Le révéla à moi d'une manière stupéfiante !
Le jour où j'ai plongé mes regards dans ces précieuses Écritures, je fus bouleversée...et ce ne fut plus ma vie seulement qui changea mais mon cœur.
Au fil de mes lectures, mon esprit semblait s'ouvrir sur un monde invisible, immatériel, déconcertant, spirituel que je discernais avec une clarté surprenante que seule mon âme semblait saisir.
Les semaines, les mois, les années furent ponctués de recherches, d'études, de savoirs, d'investigations et ce, dans tous domaines.
Sur mon chemin, ma curiosité m'a mené vers l’église Catholique. Ce furent mes premiers pas... Et ma première déception aussi !
Le péché restait une de mes préoccupations, toutefois, je n'arrivais jamais à m'en défaire. Pire ! Plus je faisais d'efforts, plus je chutais. Les "Saints" que l'on me désignait me semblaient si inaccessibles dans leur sainteté, pour le pauvre être que j'étais !
J'avais du mal à prier tous ces "morts", ils étaient si nombreux !
La culpabilité me rongeait, que de larmes versées!
Que de frustration aussi. Une religion qui se revêtait de légalisme et de dogme, n'était-elle pas le reflet de ce monde bardé de lois et de décrets?!
Mais le jour où j'ai pu poser mes regards sur le "souffle de Dieu", sa Parole incarnée dans un livre appelé "Bible", mes yeux se sont ouverts...et une joie inexprimable m'a envahi!
J'ai dévoré chaque page, chaque mot comme une affamée...sans indigestion !
Que de beauté ! De gloire! D'amour! De sagesse! De force ! De puissance, de Sainteté, de Pureté! Existe-t-il des mots humains suffisamment majestueux pour définir notre Créateur Divin ?
J'ai bien peur que non et pourtant...j'ai eu la sensation parfois, que l'être réel, spirituel intérieur que portait mon enveloppe charnel, connaissait la louange pleine d'amour rendant l'hommage, l'honneur et la légitimité de Celui qui m'avait aimé le premier.
C'est d'ailleurs lors d'une de ces louanges inattendues, un soir où l'Esprit-Saint s'était invité touchant chaque fibre de mon être que le deuxième miracle s'accomplit.
Je souffrais depuis plusieurs semaines de la jambe gauche, sans qu'un diagnostique puisse être posé, étonnamment. Douleur qui m'handicapais sérieusement dans ma vie de tous les jours, néanmoins je m'obstinais à ne pas prendre cette gêne vraiment au sérieux.
Bien que ma démarche plutôt vive n'était plus et était devenue plutôt celle d'une centenaire, je restais optimiste.
Ainsi il eut ce fameux soir ou je m'étais mise à énumérer toutes les "qualités" de Dieu.
Mon cœur se gonfla d'un amour dévorant, où tant de gratitude et de reconnaissance coulèrent de mon cœur comme le lait et le miel d'une terre abondamment bénie.
Gratitude pour la vie dans toute sa splendeur que mes sens entrevoyaient tous les jours avec bonheur.
Reconnaissance pour m'avoir révélé sa sagesse infinie, sa patience, et plus encore...son abondante miséricorde manifestée avec tant d'amour dans son Fils : Jésus-Christ devenu le Seigneur et le sauveur des perdus.
N'est-il pas un Dieu Unique, inégalable ?
Bercée par ces paroles élogieuses, je m’endormis comme une enfant.
A mon réveil, la guérison fut totale...je marchais de nouveau normalement, plus de douleur laissant mon médecin évidemment perplexe !
Je compris vraiment ce que signifiait les Paroles de Jésus : " Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu; et toutes ces choses vous seront données par-dessus. " (Mathieu 6.33)
Aujourd'hui, je sais que ce monde n'est que vanité, illusoire et sur le point de disparaitre. J'attends les promesses qui vont, très bientôt, se réalisées irrémédiablement, car comme les prophéties, elles s'accompliront comme prévues.
Si je devais résumer mon existence en regardant par-dessus mon épaule, je dirais ceci :
J'aurais pu être Eve qui mordit dans le fruit
- Celle qui mit un enfant nommé Moïse dans un panier pour le sauver d'une mort certaine
- La cananéenne Rahab qui cacha les deux espions envoyés par Josué
- Ruth qui suivit Naomi sur une terre inconnue et qui proclama : ton pays sera mon pays et ton Dieu sera mon Dieu
- La femme adultère amenée sur la place public et que Jésus délivra de la condamnation...et du péché.
- Celle qui toucha le bord du vêtement de Jésus et fut guérie
- La prostituée qui baigna de larmes les pieds du Sauveur, et y versa un parfum de grand prix
Oui, j'aurais pu être l'une d'entre elles, parce que mon existence, bien que différente de par l'époque, entourée de technologies époustouflantes, de modernismes spectaculaires, a autant besoin d'un rédempteur !
Bien plus encore dans notre siècle où la décadence n'a plus de limite, où la folie s'est étendue jusqu'aux extrémités de la terre, où la séduction s'est élevée avec plus de fureur et de fascination !
Le temps presse, je le sens, je le discerne...alors, gardons le cap, l'heure est proche.
Muriel